Il est enfin arrivé : l'avis de la commission a été donné le 14 février, la lettre à mon attention a été rédigée le 21 février, l'enveloppe porte un cachet de la Poste daté du 27 février, le courrier était dans ma boite aux lettres le 1er mars. Verdict : ma demande de médiation a été rejetée, les membres de la commission DALO pensant que :
Comme vous pouvez le jugez à la lecture du courrier que je joins à cette lettre, la commission DALO estime que :
· je suis responsable de ma situation précaire d’hébergement chez mes parents car j’ai quitté volontairement mon logement de Lunéville pour me rapprocher de ma famille, de ma région d’origine et des possibilités d’emplois et de formations de la métropole lilloise,
· puisque j’ai eu l’audace de refuser un logement qui ne correspondait pas à ma demande en 2010, il est normal que mon dossier ne soit toujours pas traité. Les agences seraient dans les délais,
· mes parents sont tenus par les articles 205 et suivants du Code Civil de subvenir à mes besoins alimentaires.
La première raison de rejet ne me surprend malheureusement pas : depuis que j’ai entrepris mes démarches pour obtenir un logement, j’ai souvent eu l’impression que les raisons humaines des demandes étaient tout simplement ignorées dans le traitement des dossiers (pourquoi aiderait-on une jeune fille célibataire de 29 ans qui désire vivre humainement dans un logement indépendant de celui de ses parents ? pourquoi encouragerait-on cette jeune fille à avoir un travail à proximité de sa famille et de ses amis ?…).
Quant à la seconde raison évoquée, j’ose espérer qu’il s’agit d’une malheureuse erreur de calcul. Mais comment une commission composée – j’ose à nouveau espérer – de personnes aillant obtenu au minimum un diplôme du second degré peut en arriver à ce résultat que de mars 2008 à mars 2013 il y a moins de 24 mois ? Le pire c’est qu’ils rappellent dans le courrier que le délai « anormalement long » dont ils parlent est bien de 24 mois.
Enfin, concernant la troisième raison de rejet : si tous les parents, ascendants comme descendants, avait l’obligation de nourrir et d’héberger les membres de leur famille, il ne devrait y avoir aucun sans-abri, aucun bénéficiaire des associations d’aide alimentaire, et aucun logement social en France ! De plus, si les articles 205 et suivants du Code Civil indiquent bien que les parents ont une obligation d’aliments envers leurs enfants nécessiteux, ils n’ont pas de devoirs d’hébergement ! Le commentaire de la commission DALO est complètement hors-sujet !
Suite à ce rejet, j'ai donc écrit un nouveau courrier aux : maire de Tourcoing, maire de Neuville-en-Ferrain, maire de Roncq, maire de Croix, maire de Mouvaux... et également à la Ministre de l'Egalité des territoires et du Logement. Rappelant quasiment mot pour mot ce que vous venez de lire (avec, et je m'en excuse auprès des lecteurs de ces courriers, une faute d'orthographe que j'ai faite dans lesdites lettres et corrigée ici). J'espère qu'ils comprendront à quel point les soit-disant services mis en place par le gouvernement ne servent à rien, ou en tout cas qu'ils travaillent avec des critères absurdes, j'oserai même dire discriminatoires puisqu'apparemment, les jeunes filles célibataires, sans enfant, sans ressources (ou très peu), dont les parents sont encore en vie, ne peuvent obtenir gain de cause.
Elle n'est pas belle la logique française ! Les riches quittent la France pour échapper aux impôts... Devrai-je à nouveau quitter la France pour avoir un logement (et payer les miens - impôts locaux, redevance audiovisuelle, TVA sur mes achats alimentaires, mes dépenses culturelles, etc...) à l'étranger ?